Les épreuves écrites du concours de l'examen d'entrée à l 'école des avocats
commencent en France dès le 15 septembre (art. 1 de l'arrêté du 11 septembre 2003). Pour
mon IEJ et une bonne partie des autres ce sera les 17, 18 et 19 septembre.
Avant toute chose, je
souhaite bonne chance et bon courage à toutes les étudiantes et à
tous les étudiants qui s'apprêtent à passer ces épreuves dans les
jours qui viennent.
En dehors de ces
encouragements, c'est pour moi l'opportunité de revenir sur la
teneur des épreuves écrites et de faire un dernier point avant le concours (heu...) l'examen (décidément !).
Ils sont organisés sur trois jours.
Jour 1 – note de
synthèse (5H – coefficient 2)
Il s'agit de faire une
synthèse de 4-5 pages maximum d'un fascicule de documents de 30 à
60 pages (selon votre taux de chance) ! Il peut s'agir de tous
types de documents (ou de plusieurs documents d'un seul type) :
de la décision de justice à l'article de presse en passant par la
note de jurisprudence (c'est-à-dire, le commentaire doctrinal d'une
décision de justice), n'importe quel texte normatif (loi,
règlement...), ou même (il paraît!) des photos. Le thème peut
être juridique... ou pas ! Il ne faut pas ajouter de
connaissance ni donner son avis. Il faut acquérir une méthode et
donc s'entraîner, il n'y a pas de secret.
Le challenge : gérer
son temps, rendre une copie claire et propre. Cette épreuve est
particulièrement bâtarde car les juristes n'y sont pas familiarisés
(surtout pour les étudiants en droit privé) et peut coûter cher.
Elle favorise, en fait, les étudiants de Sciences Po qui la maîtrise
parfaitement. Selon mon professeur référent dans cette épreuve, en
substance, la méthode de la note de synthèse, on l'a ou on ne l'a
pas. C'est con mais c'est assez vrai. Pour certains, il n'y a rien de
plus simple, c'est inné (une minorité), pour d'autres cela ne sera
jamais acquis (une autre minorité) et pour la plupart il faudra
s'entraîner et s'entraîner encore pour finir par avoir une note
supérieure ou égale à la
moyenne (mais c'est possible ; étant un étudiant
« normal » – ah ah ah – je suis dans ce dernier cas).
Jour 2 – Droit des
obligations et épreuve procédurale (5H – coefficient 2)
Il s'agit d'une épreuve « permettant d'apprécier l'aptitude du candidat au raisonnement juridique » (art. 6, 2°de l'arrêté du 11 septembre 2003). Cela peut donc être un cas pratique, un commentaire d'arrêt ou une dissertation.
Le droit des obligations
comprend, en bref, le régime général des obligations, le droit des
contrats et le droit de la responsabilité civile contractuelle et
délictuelle : c'est à dire la base fondamentale du droit
privé. Cette matière est enseignée en deuxième et troisième
année de Licence de Droit durant trois semestres distincts.
J'ai opté pour la
procédure pénale. Cette matière est généralement enseignée au
niveau Master mais parfois en Licence. Il est possible de choisir
aussi procédure civile ou procédure administrative.
Le challenge : gérer
son temps (encore). Accessoirement (et personnellement), limiter la
casse ! En effet, effectuer deux épreuves juridiques en 5H
alors que l'on faisait les mêmes en 3H chacune durant notre cursus
universitaire n'est pas une mince affaire. La difficulté tient aussi
au fait que, quelque soit le choix de la procédure, ces deux
épreuves sont totalement différentes.
Jour 3 – Épreuve de
spécialité (3H coefficient 2).
C'est une épreuve dite « de caractère pratique ». On pourrait légitimement penser que l'épreuve devrait être un cas pratique. Que nenni ! Les IEJ ne sont pas de cet avis, il peut donc s'agir aussi d'un commentaire d'arrêt ou d'une dissertation.
J'ai opté pour le droit
pénal parmi une longue liste de matières (art. 6, 3° de l'arrêté du 11 septembre 2003).
Le challenge :
tenter tant bien que mal de cartonner à cette épreuve. Je mise
beaucoup sur la réussite à cette épreuve pour rattraper les autres
et obtenir le sésame de l'admissibilité. Je pense que pour tous,
cette matière est fondamentale car on a véritablement un choix
concernant la matière et cette matière doit être maîtrisée.
C'est à l'occasion de celle-ci que l'on peut faire ses preuves. Par
ailleurs, c'est la seule matière purement juridique à avoir un
coefficient 2 aux écrits. Un conseil, optez pour une matière que
vous aimez et que vous maîtrisez ou savez pouvoir maîtriser.
Le bilan
Une année de révision.
En tapant cette courte phrase je me souviens de l'an dernier lorsque
j'étais spectateur de mes camarades qui l'ont passé. Je me disais
« allez, un an d'efforts et ce sera ton tour, il faudra être
prêt ». Bien entendu, je ne me sens pas prêt, même si j'ai
tout fait pour. Je ne regrette presque rien de cette année. Tout ne
s'est pas déroulé comme je l'avais prévu (irrespect du premier
planning, puis du deuxième, du troisième...) mais rien d'anormal.
Je suis satisfait. Si l'admissibilité était donnée au labeur, ce
serait dans la poche. Mais il faut être au top à un instant T.
Lundi !
Je vous ai laissé début
juillet. Le stress était à son maximum tout le mois de juillet.
J'ai bouclé mes dernières fiches et, fin juillet, je me suis
accordé une semaine de vacances (j'ai bien fait, ce fut la plus
belle de l'été – au dessus de la Loire !). De quoi recharger
les batteries. C'est nécessaire car c'est un marathon (j'ai déjà
eu l'occasion de l'évoquer dans Mais en fait, que fait-on dansun IEJ ?).
De retour aux révisions,
août et septembre ont consisté à assimiler les matières écrites
et jeter, accessoirement, un coup d’œil aux oraux. J'ai aussi fait
quelques exercices pour ne pas perdre la main. D'ailleurs, mon IEJ
nous permet de faire trois notes de synthèse que notre professeur
nous corrige par correspondance ce qui est vraiment top ! Niveau
stress, il y a eu des hauts et des bas.
A quelques jours des
épreuves, je me prends à rêver que cela va le faire et je me vois passer les oraux et entrer à l'école des avocats. Mais dans les moments de doutes, j'envisage déjà
une nouvelle année d'attente pour repasser l'examen. Une chose est
sûre, je ne pourrai pas renouveler une année comme celle-ci.
C'est-à-dire, une année de bachotage à la BU. Si échec il y a,
j'envisage déjà de chercher des stages pour mettre en pratique mes
connaissances. Si j'envisage déjà les deux issues possibles, c'est
pour ne pas me retrouver dépourvu en cas d'échec. Je serai prêt à
rebondir et déterminer à venir à bout de cette épreuve. Rien ne
m'empêchera de réussir, même si je dois m'y prendre à trois
fois !
Pour se rassurer deux
citations favorites des candidats :
« On ne sait
jamais, sur un malentendu, ça peut passer ! ».
« Le CRFPA ?
Au talent ! ».
Game ON !
Bonne chance !
RépondreSupprimerMerci beaucoup ;-)
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