Après avoir survécu à
cinq oraux – car je n'avais pas de dispenses, cancre que j'étais
durant mes « années fac » – dont le fameux « Grand
O » devant une magistrate, un avocat et un professeur de Droit : une nouvelle attente. Celle-ci devait être extrêmement courte (les
résultats d'admission étant traditionnellement annoncés le soir du
grand oral après délibération du jury), mais le prononcé a été
repoussé au lendemain, 16H. Elle fut donc simplement brève.
Notre Directrice nous a
annoncé qu'elle allait les proclamer « comme cela se fait
traditionnellement, à la criée, dans le hall de l'Université ».
Nous avons été un peu surpris, non du procédé, mais du lieu (l'an
dernier c'était dans un amphi), mais qu'importe le flacon, pourvu
qu'on ait l'ivresse ! Les quelques étudiants dans le hall de la
fac en cette veille de vacances de la Toussaint ont du être encore
plus surpris que nous de cette façon d'annoncer les résultats d'admission.
Nous voici donc dans le
hall de la fac de Droit. Elle descend l'escalier principal qui la
mène de l'administration à nous. Nous nous précipitons vers elle :
« Les admis à l'école des avocats sont... ». La liste
des candidats admis débute dans l'ordre alphabétique et quand mon
nom est susceptible d'être dit, le stress est à son maximum.
Lorsque j'entends finalement mon nom, je contiens un cri de joie pour
ne pas empêcher mes camarades d'entendre les leurs. Alors que le nom
de la dernière candidate de la liste sort de la bouche de notre
Directrice, nous explosons de joie et applaudissons notre réussite,
nos efforts passés, notre sueur et nos larmes. Même notre toute
nouvelle Directrice (arrivée en poste en juin) est émue. Cette
émotion qui couronne plus d'un an de travail rigoureux dès les
premiers mois et acharnés durant les derniers mois est un bonheur
que je souhaite à tous ceux qui suent sang et eau pour obtenir le
Graal de l'admission à l'école des avocats.
Je n'ai jamais été un
élève ou un étudiant brillant, mais j'ai toujours été passionné
et c'est la passion et une volonté sans faille d'embrasser
l'avocature qui m'ont mené jusqu'ici. Je suis fier de cette réussite
que je considère comme méritée après tant de labeur. J'encourage
toutes celles et ceux qui ont cette même passion de ne jamais se
décourager et de se battre.
Ainsi se terminent sept
années universitaires.
Jeunes étudiant(e)s, si vous souhaitez devenir avocat, ne vous leurrez pas, rares sont ceux qui sont admis après seulement quatre ans d'études (j'ai d'ailleurs beaucoup d'admiration pour eux qui cumulent leur Master 1 avec la préparation à l'Institut d'Etudes Judiciaires - IEJ - et sortent vainqueurs sur tous les fronts). Si vous ne redoublez pas, c'est déjà une victoire (comme en témoigne cet article comprenant l'infographie suivante) !
Ensuite, comme la grande majorité des élèves-avocats, vous obtiendrez surement un Master 2 (alors qu'un Master 1 suffit) et passerez, enfin, l'examen à l'issu d'une année de préparation dans l'IEJ de votre Université. Sans compter que vous passerez peut-être une année à l'étranger.
Le chemin est difficile
mais je reste certain que le jeu en vaut la chandelle.
Chers lectrices, chers
lecteurs : en route, pour de nouvelles aventures !